La
Ferrari 500 est une monoplace de
Formule 2 de l'écurie
Ferrari qui conduisit
Alberto Ascari au titre de
champion du monde en 1952 et 1953 lorsque le championnat du monde se courait selon la réglementation de cylindrée
type Formule 2. La F500 a pris le départ de 26 Grands Prix de Formule 1 entre 1952 et 1957, au sein de l'écurie officielle mais également aux mains de pilotes privés. En championnat du monde, elle a permis à ses divers pilotes de décrocher 14 victoires, 33 podiums, 13 pole-positions et 12 meilleurs tours en course.
Historique
Au terme de la saison 1951,
Alfa Romeo, qui a permis à ses pilotes
Giuseppe Farina puis
Juan Manuel Fangio de conquérir les deux premiers titres de champion du monde de l’histoire de la Formule 1, décide de se retirer. La firme italienne pense que l’Alfetta est arrivée à bout de développement et ne veut pas risquer l’échec face à ses concurrentes.
Ce retrait inquiète la Commission Sportive Internationale (CSI) qui craint de ne pas pouvoir aligner un plateau digne de ce nom. Pour grossir les lignes de départ et garantir le spectacle, la réglementation technique est modifiée pour les saisons 1952 et 1953 avec l’autorisation d’engagement de monoplaces répondant à la réglementation de la Formule 2, c’est à dire mûes par des moteurs atmosphériques de 2000 cm3 ou par des moteurs suralimentés de 500 cm3.
Enzo Ferrari mandate alors l’ingénieur motoriste Claudio Lampredi, qui travaillait précédemment chez l’avionneur Reggiane, pour concevoir un bloc de 2 litres à quatre cylindres. En seulement trois mois Lampredi finalise le nouveau moteur qui développe dès ses débuts 170 chevaux. De plus, sa conception simple (distribution à 2 soupapes par cylindre, double-arbre à cames en tête et alimentation par quatre carburateurs double corps) lui garantit une fiabilité exceptionnelle.
Le moteur 4 cylindres étant beaucoup plus léger que les V12 précédemment utilisés, le châssis de la monoplace peut privilégier la légèreté sans léser la tenue de route ni le couple-moteur. La F500 reçoit donc un châssis en treillis tubulaire avec longerons et traverses, le moteur est installé en position centrale-avant tandis que la boîte de vitesses et en position centrale-arrière, sous le siège du pilote. La bonne répartition des masses sera un des atouts de la F500 face aux Maserati dotées d’un moteur V6 plus puissant.
En 1952, La F500 est confiée aux pilotes confirmés que sont Alberto Ascari, Luigi Villoresi et Piero Taruffi tandis que José Froilán González et remplacé par Nino Farina (ex-Alfa Romeo). La nouvelle monoplace remporte la première épreuve qu’elle dispute, le Grand Prix de Modène (hors-championnat) le 23 septembre 1951 grâce à Ascari.
Elle s’impose dans tous les Grands Prix de la saison 1952 hormis les 500 miles d'Indianapolis (6 victoires pour Ascari et 1 pour Taruffi) et dans 7 des 9 Grands Prix de la saison 1953 (5 victoires pour Ascari, 1 pour Farina et Hawthorn), permettant ainsi à Ascari de remporter deux titres consécutifs de champion du monde. Rudi Fischer sera le seul pilote privé (Ecurie Espadon) à inscrire des points au championnat du monde (2 podiums en 1952) sur une F500.
En 1954, la réglementation type Formule 2 est abandonnée et les écuries peuvent à nouveau engager des moteurs de 2,5 litres de cylindrée. La F500 ne sera engagée officiellement qu'à une seule reprise (Taruffi au Grand Prix d'Allemagne 1954, où il termine 6e) car la Scuderia Ferrari la remplace par les 553 et 625 mûes par un bloc à quatre cylindres en ligne de 2498 cm3. La carrière sportive de la F500 ne se termine pas pour autant puisque de nombreuses écuries privées (Scuderia Centro Sud, Ecurie Rosier, Ecurie Francorchamps, Ecurie Espadon...) l'engageront jusqu'en 1957. Les F500 "client" disputeront 11 nouveaux Grands Prix et prendront encore 15 départs). Toutefois, dépassée, la F500 ne permettra plus à aucun de ses pilotes de décrocher le moindre point, la meilleure performance étant une 8e place obtenue par Louis Rosier au Grand Prix d'Allemagne 1954 et Jacques Swaters au Grand Prix de Suisse la même année.
Caractéristiques techniques
- Moteur :
- Dénomination : Ferrari Tipo 500
- Disposition : 4 cylindres en ligne Ferrari
- Cylindrée : 1 984,85 cm³
- Alésage/course : 90 x 78 mm.
- Distribution : 2 soupapes par cylindre.
- Puissance : 185 ch à 7 500 tours/minute.
- Régime Maxi : 7 500 tours/min en 1952 puis 7 800 tours/min à partir de 1953.
- Transmission :
- Boîte de vitesses longitudinale.
- Nombre de rapports : 4 vitesses et marche arrière.
- Châssis :
- Monoplace tubulaire à longerons et traverses en treillis d'acier.
- Empattement : 2 197 mm
- Voie avant : 1 308 mm
- Voie arrière : 1 245 mm
- Poids : 560 kg.
- Réservoir : 150 litres.
- Suspensions :
- Suspensions avant à roues indépendantes avec quadrilatères déformables et leviers.
- Pont arrière de type de Dion avec levier transversal.
- Roues :
- Jantes de 16 pouces.
- Pneumatiques des monoplaces officielles : Pirelli.
- Pneumatiques des monoplaces privées : Pirelli, Dunlop, Englebert, Avon
- Fournisseur Essence et Huile :
Pilotes qualifiés en Grand Prix sur Ferrari F500
Pilotes officiels :Pilotes privés :
Pilote | Saisons | Ecuries | Grand Prix Disputés | Victoires | 2e place | 3e place |
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Charles de Tornaco | 1952 | Ecurie Francorchamps | 2 | 0 | 0 | 0 |
Rudi Fischer | 1952 | Ecurie Espadon | 1 | 0 | 1 | 1 |
Roger Laurent | 1952 | Ecurie Francorchamps | 1 | 0 | 0 | 0 |
Roy Salvadori | 1952 | G. Caprara | 1 | 0 | 0 | 0 |
Giorgio Scarlatti | 1952 - 1956 | Scuderia Centro Sud | 1 | 0 | 0 | 0 |
Louis Rosier | 1952 - 1953 - 1954 | Ecurie Rosier | 15 | 0 | 0 | 0 |
Peter Hirt | 1953 | Ecurie Espadon | 1 | 0 | 0 | 0 |
Jacques Swaters | 1953 - 1954 | Ecurie Francorchamps Ecurie Filipinetti | 5 | 0 | 0 | 0 |
Reg Parnell | 1954 | Scuderia Ambrosiana | 1 | 0 | 0 | 0 |
Johnny Claes | 1955 | Equipe Nationale Belge | 1 | 0 | 0 | 0 |
Alejandro de Tomaso | 1957 | Scuderia Centro Sud | 1 | 0 | 0 | 0 |
Palmarès de la F500 en Championnat du monde de Formule 1
Palmarès de la F500 lors d'épreuves hors-championnat du monde
ne sont donnés que les résultats des épreuves où la F500 s'est classée dans les cinq premières à l'arrivée. Sources et bibliographie